jour 7

le 19 juillet

Abri d'Ardané - Col de Boticotch

Grand beau et vent du sud

   
Aujourd'hui j'ai deux RDV au col de la Pierre St Martin: avec mes parents pour un ravitaillement et avec une amie pour partager l'étape du lendemain.
Le vent du sud un peu fort mais chaud renforce le charme de cette première partie d'étape très élégante.

Au port de Bimbalèta (joli nom qui chante) je rencontre un basque de 82 ans avec qui je passe un moment très convivial.

Arrivée au refuge fermé de Bélagua je mesure mon erreur dans le choix du lieu de RDV.

J'aurais pu, avec un peu plus d'anticipation, mettre en place un itinéraire qui m'évite le passage au col de la Pierre et donc ne pas avoir à marcher sur la route. Faut assumer! Rien de grave mais je ne peux m'empêcher de noter que ces deux RDV s'apparentent à des contraintes.

La première partie de route est évitée en sillonnant à travers les alpages, mais impossible d'échapper à la deuxième partie ( et interdiction de tendre le pouce...)

Quelques fruits et produits frais améliorent le ravitaillement. Remplacement (comme prévu) du réchaud à bois par le pocket rocket. Ma maman me demande si je ne veux pas rentrer... Non merci!

Mon amie arrive un peu plus tard et nous décidons d'entamer l'étape du lendemain.

Une heure plus tard, un magnifique replat en contrebas du col de Boticotch nous paraît tout indiqué pour nous protéger du vent du Sud si celui-ci se remet en action. L'endroit, face au pic d'Annie est de toute beauté.

Ce sera une des plus belles soirées: beau cadre, cerises et vin blanc, compagnie agréable...

mais, mais, mais... un peu plus tard, alors que nous sommes couchées chacune dans notre tente, autour des minuits...ORAGE!
Orage sec mais vent violent et éclairs sur éclairs.
J'ai peur et j'invente ma propre échelle de la peur de 0 (même pas peur) à 10 (morte de peur). J'atteins les 7.35...si, 7.35! Mais ça redescend très vite à 4!

Dans une accalmie, je sors la tête de la tente et je crie "ça va?"

- "Impec! Mais il doit y avoir une boite pas loin, il y beaucoup de lumières et de sons, non?"

Je devrais sourire mais je crois que je fais une grimace.

Je crains que ce ne soit que le début, et que le gros de la dépression reste à venir. Je propose à mon amie de rapatrier chez le berger qui est passé devant notre campement quelques heures plus tôt et avec lequel nous avons sympathisé. Il nous a même proposé de nous installer près de sa cabane pour profiter de l'eau courante mais notre lieu étant idyllique, nous avons décliné.

Mon amie me répond: "tu crois?"

OK la balle est dans mon camps! Attendons!

Finalement il n'y aura pas de "gros de la dépression" et je prendrai cette frayeur pour un avertissement, un gentil avertissement; dorénavant, au moindre doute sur les conditions météo, pas de bivouac à plus de 10 mn d'un refuge, d'une cabane de berger ou d'un abri quelconque...

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